







Je m’intéresse à la représentation des villes postindustrielles Québécoises. À travers cette série, je compte explorer les systèmes esthétiques habituellement employés dans le cadre de projets de documentation du même genre et les mettre en relation afin de questionner nos a priori vis-à-vis ces lieux. J’utiliserai donc plusieurs supports afin d’explorer les différentes interprétations possibles de trois villes au Québec ayant vécu un processus de désindustrialisation : Montmorency, Salaberry de Valleyfield et Shawinigan.
La série présente porte sur Montmorency

L’ancienne ville de Montmorency fut un centre assez vivant à l’embouchure de la rivière et au pied de la chute du même nom. L’apport en travail d’usines de bois et de textile au pied de la chute rendirent cette municipalité un point important de la production manufacturière de la région de la Capitale-Nationale. Frappée par la perte de vitesse du mouvement industriel en Amérique du Nord, la ville vécu un long déclin durant la deuxième moitié du 20e siècle et fut annexée à Beauport, puis à Québec. La forte densité de l’endroit surprend, car le reste du secteur est principalement de type banlieue. Montmorency risque encore de changer, sa localisation étant au centre des spéculations pour un troisième lien à Québec.

L’usage du noir et blanc et d’une caméra grand format pour documenter un secteur industriel se raccorde à plusieurs traditions documentaires qui posent des a priori sur la manière d’approcher visuellement ces environnements. Je me questionne sur la latitude créative de l’artiste dans ce genre d’approche. Sommes-nous prisonniers de systèmes esthétiques de documentations renvoyant à des tropes déjà établis? Une voix personnelle peut-elle s’affirmer à travers le processus de documentation d’espaces habités? Un esprit du lieu peut-il émerger malgré la direction et les choix esthétiques d’un artiste?